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jà je te vois t abaisser en souriant sur les bords de l horizon.
Adieu, adieu, étoile silencieuse ! »
Puis, le frère Sam et le frère Sib se taisaient, et tous rega-
gnaient leur petite chambre d auberge.
Cependant, si peu clairvoyants que fussent les frères Mel-
vill, ils comprenaient bien qu Aristobulus Ursiclos perdait exac-
tement ce que gagnait Olivier Sinclair dans l esprit de Miss
Campbell. Les deux jeunes gens s évitaient le plus possible. Aus-
si les deux oncles s occupaient-ils, non sans peine, à réunir tout
ce petit monde, à provoquer des rapprochements, au risque de
quelque boutade de leur nièce. Oui, ils eussent été heureux de
voir Ursiclos et Sinclair se rechercher au lieu de se fuir, au lieu
de garder une retenue dédaigneuse l un vis-à-vis de l autre. Se
figuraient-ils donc que tous les hommes sont frères, et frères à
la façon dont ils l étaient eux-mêmes ?
Enfin, ils manSuvrèrent si adroitement, que, le 30 août, il
fut convenu qu on s en irait de compagnie visiter les ruines de
l église, du monastère et du cimetière, situés au nord-est et au
sud de la colline de l Abbé. Cette promenade, qui prend à peine
deux heures aux touristes, n avait pas encore été faite par les
nouveaux hôtes d Iona. C était là un manque de convenance en-
vers les ombres légendaires de ces moines ermites, qui habi-
taient jadis les huttes du littoral, un manque d égards pour ces
grands morts des familles royales, depuis Fergus II jusqu à
Macbeth.
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Chapitre XV
Les ruines d Iona.
Ce jour-là, Miss Campbell, les frères Melvill, les deux jeu-
nes gens partirent donc après déjeuner. Il faisait un beau temps
d automne. À chaque moment, quelque échappée de lumière
filtrait à travers la déchirure des nuages peu épais. Sous ces in-
termittences, les ruines qui couronnent cette partie de l île, les
roches heureusement groupées du littoral, les maisons éparses
sur le terrain mouvementé d Iona ; la mer, striée au loin par les
caresses d une jolie brise, semblaient renouveler leur aspect un
peu triste et s égayer sous des effets de soleil.
Ce n était point le jour des visiteurs. Le steamer en avait
débarqué une cinquantaine la veille ; il en débarquerait sans
doute autant le lendemain ; mais, aujourd hui, l île d Iona ap-
partenait tout entière à ses nouveaux habitants. Les ruines se-
raient donc absolument désertes, lorsque les promeneurs y arri-
veraient.
La route se fit gaiement. La bonne humeur du frère Sam et
du frère Sib avait gagné leurs compagnons. Ils causaient, al-
laient et venaient, s éloignaient à travers les petits sentiers ro-
cailleux, entre de basses murailles de pierres sèches.
Tout était donc pour le mieux, lorsqu on s arrêta d abord en
face du calvaire de Mac-Lean. Ce beau monolithe de granit
rouge, haut de quatorze pieds, qui domine la chaussée de Main
Street, est l unique reste des trois cent soixante croix dont l île
fut hérissée jusqu à l époque de la Réforme, vers le milieu du
XVIe siècle.
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Olivier Sinclair voulut, avec raison, prendre un croquis de
ce monument, qui est d un bon travail et produit un bel effet au
milieu d une aride plaine, tapissée d herbe grisonnante.
Miss Campbell, les frères Melvill et lui se groupèrent donc
à une cinquantaine de pas du calvaire, afin d en avoir une vue
d ensemble. Olivier Sinclair s assit sur le coin d un petit mur, et
commença à dessiner les premiers plans du terrain, sur lequel
se dresse la croix de Mac-Lean.
Quelques instants après, il leur sembla à tous qu une forme
humaine s essayait à gravir les premières assises de ce calvaire.
« Bon ! dit Olivier, que vient faire ici cet intrus ? Si encore
il était habillé en moine, il ne ferait pas tache, et je pourrais le
prosterner au pied de cette vieille croix !
 C est un simple curieux qui va bien vous gêner, monsieur
Sinclair, répondit Miss Campbell.
 Mais n est-ce point Aristobulus Ursiclos, qui nous a de-
vancés ? dit le frère Sam.
 C est bien lui ! » ajouta le frère Sib.
C était Aristobulus Ursiclos, en effet. Monté sur le soubas-
sement du calvaire, il l attaquait à coups de marteau.
Miss Campbell, outrée de ce sans-gêne de minéralogiste, se
dirigea aussitôt vers lui :
« Que faites-vous là, monsieur ? demanda-t-elle.
 Vous le voyez, Miss Campbell, répondit Aristobulus Ursi-
clos, je cherche à détacher un morceau de granit.
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 Mais à quoi bon ces manies ? Je croyais que le temps des
iconoclastes était passé !
 Je ne suis point un iconoclaste, répondit Aristobulus Ur-
siclos, mais je suis un géologue, et, comme tel, je tiens à savoir
quelle est la nature de cette pierre. »
Un violent coup de marteau avait fini l Suvre de dégrada- [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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